vendredi 16 novembre 2012

Une page de lousse - Sweet and Sour


Dans ma ville natale il y a un bar. En fait, il y en a plusieurs, mais un en particulier attire mon attention. La Casa. Ouais, ça s’appelle comme ça. Comme si un hispanophone avait déjà habiter là… m’enfin. La Casa, que tout les habitants de la ville appelle La CaZa. Parce que le français, ce n’est pas comme l’espagnol, un S entre deux voyelles, ça se prononce comme un Z… tsé, c’est logique pour quelqu’un de la Côte Nord qui a les règles grammaticales du français à cœur et puis bon, l’espagnol n’est pas tellement répondu dans le nord, on peut se le dire.

Bref, je peux bien essayer de vous décrire l’endroit, voyons ça comme un exercice.

Disons que ça respire le glaude-régional-trendy. Parce que quand tu sors à La Casa, tu sors ton beau kit pis tu te jack les boules, mais c’est clair que tu termines complètement saoule à jaser avec la fille du secondaire dont tu te câliss pendant que tu fais pipi en essayant en vain d’éviter de t’assoir sur le bol complètement douteux. Puis, si t’es vraiment chanceuse, tu vas voir des locals dealer de la coke dans le coin de la table de pool pis tu vas te sentir super underground. En plus, si tu es plus ou moins aventurière (surtout saoule en fait) tu vas certainement finir à danser sur les caisses de sons sur des chansons qui étaient populaire en 2004 (c’est comme un bonus de souvenirs).

Bref, avec la semaine que je viens de passer, ce soir, je finirais ça en grande à La Casa. Je me saoulerais comme une truie et je danserais sur les caisses de sons. Mais non… je suis assise dans ma cuisine, dans le quartier le plus dispendieux de la Capitale en buvant une bière importée avec un zeste de citron bio… chacun ses priorités.

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Sérieusement, je l’aime ma ville natale. Même si c’est le seul endroit de la Terre où la radio joue encore du Noir Silence.

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Oui, l’automne est peut-être la saison de la procrastination, j’en conviens. C’est probablement la saison où je suis le plus occupée aussi. C’est la saison de la lecture qui recommence aussi. Les soirées froides, une doudou, du linge mou, un bon livre et du thé. C’est tout moi ça.

La lecture c’est bien, c’est sain. Ça me permet de me faire bercer par les histoires des autres et de me sortir la tête des miennes. Donc, par le fait même, je n’écris pas beaucoup parce que j’ai la tête dans d’autres histoires, ce qui, je dois l’avouer, me fait le plus grand bien.

J’aimerais trouver quelqu’un qui pourrait venir me faire la lecture pendant que je fais du tricot, ça serait chouette.

Qu’est-ce que je lis? Hm. Toute sorte de chose en fait. J’entre chez Pantoute et je deviens compulsive. Je dévore les synopsis et j’achète souvent sans connaître l’auteur, le pays, ou tout le blabla biographique qui m’intéresse plus ou moins. Je fonctionne souvent par titre, un titre accrocheur et je suis gagnée. Puis bon, quand je tombe en amour avec un auteur, c’est fait, je deviens complètement barje et je lis tout ce que je peux.

En général, j’aime les histoires troublantes avec des personnages troublés qui viennent de familles troublées qui mènent une vie troublante. Allez savoir pourquoi… J’ai même un certain penchant pour la littérature scandinave avec plein de sang, de meurtres et d’intrigues lugubres. Non, je n’ai pas lu Millénium, allez savoir pourquoi… Je n’aime pas les livres à référence historique, les trucs médiévaux, encore moins… Allez savoir pourquoi…

Des fois, je me tape même des histoires d’amour tellement cucu que je dois enlever mes lunettes parce que je pleure comme une princesse. Ouais, je suis une fille… (belle confidence ici, oui, je sais)

Bref, je pense que les histoires, c’est un beau cadeau pour nous sortir de notre quotidien. Les livres, ça fait du bien, même quand ça nous fait pleurer comme une princesse.

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J’ai dû monter mes livres d’un étage dans ma bibliothèque, deuxième chien aime manger les livres… il est un peu comme moi, c’est si mignon.

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Chanson optimiste du moment.



Bombay Bicycle club - Shuffle

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Où va le NOUS si TU n’est pas là? Où va le NOUS que le JE n’y est plus. Où va le JE si TU n’est pas là? Où va le TU si NOUS n’y est pas? Où va le JE sans le NOUS? Où va le NOUS quand ON y croit plus?

ON exclus la personne qui parle. C’est une règle de grammaire bien connue.

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Cette envie de faire du pole-dance dans l’autobus. J’ai toujours cette image et ça me fait beaucoup rire presque tous les matins.

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Quand la pression est trop forte. Comme quand tu plonges des le creux de la piscine et que tes tympans veulent exploser.

Je suis la pression que tu as décidé d’enlever de tes épaules. Je ne pensais pas être une pression, je me voyais comme un réconfort. Visiblement, je me suis fait de belles et grandes idées.

Les grandes espérances. Les belles promesses. Rien. Je ne passerai pas Noël avec toi et c’est moi qui l’aie décidé.

Je prendrai les moyens pour m’en sortir. Je prendrai les moyens pour ne pas trop te pleurer. Je prendrai les moyens pour mettre un baume à la vanille sur mon cœur séché par le froid de novembre.

Je n’ai pas envie de plonger avec toi. J’ai plongé trop souvent et je sais ce que c’est. Mes tympans sont devenus fragiles avec le temps de toute façon.

Je dois faire attention à moi avant de faire attention aux autres.

Je suis désolée.

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Maybe one day you’ll come back, but right now, I’m putting my hopes somewhere else.

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Chanson non-optismiste du moment.



Exitmusic - Passage

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Vaut mieux écrire que parler. Vaut mieux écrire que parler. Vaut mieux écrire que parler. Copier/Coller. Copier/Coller. Copier/Coller.

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Je dois écrire cinq pages aujourd’hui. Je suis rendue à la quatrième et je me demande sérieusement comme je vais y arriver. C’est difficile d’écrire quand on se sent sweet & sour. Parce que c’est vraiment comme ça que je me sens présentement, aussi bizarre ça puisse parraître. Oui, je suis un être rempli de contradiction à la base, on le sait, merci.

C’est vendredi, j’ai un mélange de satisfaction de semaine qui vient de passer, de bonheur de voyage qui s’en vient, de tristesse parce que ce n’est pas le voyage que je pensais, d’amertume parce que bon, l’amertume, ça me connaît.

Je n’ai plus de bière à boire. J’ai une pizza congelée dans le four, je regarde du coin de l’œil mes cotons ouatés et je les trouve de plus en plus attirant. Oui, c’est vendredi, pour moi, ça ne change rien, je peux boire du vin le mardi et voir des gens le mercredi si ça me chante, une journée n’est qu’une journée, une de plus, c’est tout.

Je ne lirai pas ce soir, je ne me sens pas livre. Je vais sans doute me louer un film sur iTunes que j’écouterai avec mes écouteurs pour oublier que, pour mes voisins, vendredi signifie quelque chose. J’essaierai de trouver un film qui ne me fera pas pleurer, ce sera un défi de taille, j’ai toujours eu la larme facile. Surtout que bon, sans être trop sentimentale, parfois je trouve les annonces de yogourt terriblement triste.

Mais bon, c’est vendredi, je suis satisfaite de ma semaine et j’ai un voyage qui s’en vient. Je me suis acheté des nouveaux thés jeudi, j’ai un toit sur la tête, une pizza dans le four, une paye dans mon compte de banque, je ne suis pas à plaindre. Pas du tout en fait. J’ai toujours eu cette tendance à l’heaviness de toute façon, je m’y suis habituée avec les années.   

Je dois écrire cinq pages et j’ai l’impression de me plaindre comme une dinde ridicule. En même temps, j’essaie de faire mon au-dessus-de-t’ça. Parce que bon, malgré tout, je rigole quand même. Je passe de bons moments. Je suis heureuse en général, malgré l’heaviness.

Les pages se suivent mais ne se ressemble pas.

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Bah, c’est vendredi. Même si je viens juste de dire que je n’accorde pas d’importance aux jours et à leur nom. Je me donne une page de lousse.

Parce que j’ai le droit.  

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