J’ai pris les devants. J’ai décidé pour
moi, une décision complètement égoïste, je n’ai pas pensé à toi une seule
seconde. J’ai décidé de te bannir de ma vie, parce que c’est mieux pour moi. Je
l’ai fait pour moi, pour me protéger, parce que j’étais heureuse avant toi.
J’étais heureuse avant toi.
***
Bon! Maintenant, je vais encore devoir me ramasser. Je vais encore devoir recoller le puzzle que je suis devenue au fil
des années. Bah, je sais, y manque des morceaux, l’image est un peu fade et
délavée, m’enfin. Ce n’est pas comme si c’était la première fois non plus. J’en
ai l’habitude.
L’habitude du cœur cassé. L’habitude des
trippes arrachées. L’habitude d’être un peu mêlée. Je suis une déçue de première
classe.
J’étais heureuse avant toi.
***
Je m’étais dit que je n’allais pas être
celle qui allait t’abandonner. Je me suis trahie en quelque sorte. Mais d’un
autre côté, à quoi bon se battre pour une cause perdue d’avance. À quoi bon se
battre pour un cœur qui ne nous appartiendra jamais. Ton absence m’a fait baisser les bras. L’espoir est mort… depuis au moins lundi.
J’étais fucking heureuse avant toi!
***
30 et 1/6 ans, je pleure comme une
sublime truite devant mon ordinateur essayant d’écrire pour extérioriser le
mal. Oui, je me plains encore. Je me plaindrai toujours, je suis une belle enfoirée
de geignarde.
Ce n’est pas la première fois que je
banni quelqu’un de ma vie. Ce n’est pas la première fois que je le fais en
étant pleinement consciente (parce que oui, je l’ai déjà fait en l’étant plus
ou moins). Bien oui, ça fait toujours aussi mal. Disons que ce n’entre pas dans
la catégorie : Décisions faciles à prendre.
Tu ne décides pas de bannir quelqu’un de
ta vie comme tu choisies les bobettes que tu vas porter le lundi matin. Tu y
penses. Tu pèses les pours et les contres, mais bon, on ne se cachera pas que
quand tu es rendue au stade de bannir quelqu’un, en général, il y a plus de
pours que de contres. M’enfin, même si tu connais déjà l’issue de ce
pour-parler avec ton toi-même, la décision, reste, en elle-même, pas très
évidente.
Puis ensuite, tu envisages le retour. Tu
envisages les questions. Donc tu fais tout pour t’effacer de la vie de cette
personne. Tu ne dois pas répondre aux courriels, ni au téléphone.
J’espère ne pas avoir à appeler vidéotron
demain matin…
Tout ça parce que j’étais heureuse avant
toi.
***
Devenir un fantôme sans hanter personne.
Errer dans les rues de la ville sachant que je ne t’y croiserai jamais.
Je deviendrai reine du mutisme. Pas un
mot. Quand les gens me parleront de toi, j’hausserai les épaules en abordant un
visage dubitatif, ils comprendront. Lorsqu’ils nommeront ton prénom, je ferai
non de la tête, ils comprendront.
Je t’ai enterré juste à côté de la hache
de guerre. Je n’ai pas mis de pierre tombale car je ne pense plus aller visiter
cet endroit, en fait, j’espère l’oublier.
***
J’étais heureuse avant toi.
Tu me dois encore 25$.
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