vendredi 23 novembre 2012

Heureuse avant toi


J’ai pris les devants. J’ai décidé pour moi, une décision complètement égoïste, je n’ai pas pensé à toi une seule seconde. J’ai décidé de te bannir de ma vie, parce que c’est mieux pour moi. Je l’ai fait pour moi, pour me protéger, parce que j’étais heureuse avant toi.

J’étais heureuse avant toi.

***

Bon! Maintenant, je vais encore devoir me ramasser. Je vais encore devoir recoller le puzzle que je suis devenue au fil des années. Bah, je sais, y manque des morceaux, l’image est un peu fade et délavée, m’enfin. Ce n’est pas comme si c’était la première fois non plus. J’en ai l’habitude.

L’habitude du cœur cassé. L’habitude des trippes arrachées. L’habitude d’être un peu mêlée. Je suis une déçue de première classe.

J’étais heureuse avant toi.

***

Je m’étais dit que je n’allais pas être celle qui allait t’abandonner. Je me suis trahie en quelque sorte. Mais d’un autre côté, à quoi bon se battre pour une cause perdue d’avance. À quoi bon se battre pour un cœur qui ne nous appartiendra jamais. Ton absence m’a fait baisser les bras. L’espoir est mort… depuis au moins lundi.

J’étais fucking heureuse avant toi!

***

30 et 1/6 ans, je pleure comme une sublime truite devant mon ordinateur essayant d’écrire pour extérioriser le mal. Oui, je me plains encore. Je me plaindrai toujours, je suis une belle enfoirée de geignarde.

Ce n’est pas la première fois que je banni quelqu’un de ma vie. Ce n’est pas la première fois que je le fais en étant pleinement consciente (parce que oui, je l’ai déjà fait en l’étant plus ou moins). Bien oui, ça fait toujours aussi mal. Disons que ce n’entre pas dans la catégorie : Décisions faciles à prendre.

Tu ne décides pas de bannir quelqu’un de ta vie comme tu choisies les bobettes que tu vas porter le lundi matin. Tu y penses. Tu pèses les pours et les contres, mais bon, on ne se cachera pas que quand tu es rendue au stade de bannir quelqu’un, en général, il y a plus de pours que de contres. M’enfin, même si tu connais déjà l’issue de ce pour-parler avec ton toi-même, la décision, reste, en elle-même, pas très évidente.

Puis ensuite, tu envisages le retour. Tu envisages les questions. Donc tu fais tout pour t’effacer de la vie de cette personne. Tu ne dois pas répondre aux courriels, ni au téléphone.

J’espère ne pas avoir à appeler vidéotron demain matin…

Tout ça parce que j’étais heureuse avant toi.

***

Devenir un fantôme sans hanter personne. Errer dans les rues de la ville sachant que je ne t’y croiserai jamais.

Je deviendrai reine du mutisme. Pas un mot. Quand les gens me parleront de toi, j’hausserai les épaules en abordant un visage dubitatif, ils comprendront. Lorsqu’ils nommeront ton prénom, je ferai non de la tête, ils comprendront.

Je t’ai enterré juste à côté de la hache de guerre. Je n’ai pas mis de pierre tombale car je ne pense plus aller visiter cet endroit, en fait, j’espère l’oublier. 

***

J’étais heureuse avant toi.

Tu me dois encore 25$.

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