mardi 18 juin 2013

Lorsqu'elle revient.


Quand l’inspiration revient, on ne lui crache pas dessus, peu importe comment elle fait son retour, même si c’est entre deux rêves à 3h du matin. On lui parle gentiment, on la remercie, on lui fait douceur. J’ai souvent parlé à mon inspiration, comme si elle était une personne, quelqu’un de mon entourage qui me frustre.

J’ai des conversations dans le miroir le matin avec mon inspiration.

J’avoue tout.

Mais l’inspiration n’est pas une personne, elle ne vous répond pas, elle n’envoie pas de fleurs quand vous êtes morts, elle ne vous fait pas de soupe aux nouilles quand vous êtes malade. Elle ne fait que vous envoyer de petits signes insignifiants que vous essayez de saisir le mieux que vous pouvez. Une piste, un filon ; le reste de travail, c’est toi qui le fais.

Le soir, assise devant mon ordinateur avec une tisane à la menthe.

J’ai plein d’outils maintenant pour ne plus la laisser passer, pour ne plus qu’elle ne s’échappe. J’ai un cahier, des fiches et des crayons un peu partout, mon ordinateur et un dictaphone. J’ai tellement peur qu’elle me quitte à nouveau que j'essaie de suivre absolument tout ce qu’elle me dit. Une simple phrase se transforme souvent en paragraphe et puis, une page, et une autre, ça avance.

Je suis contente et je vais bien. Je vais mieux.

(Je vais peut-être même finir par perdre toutes les émotions que j’ai mangées qui se sont savamment placées dans mes fesses)

Parce qu’elle est revenue. Parce qu’elle finit toujours par revenir. Elle n’est pas de celle qui quitte pour toujours… comme les autres.

Comme toi.

Peut-être qu’à force de lui parler au travers le miroir chaque matin elle a finit par m’entendre. Qui sait? Peut-être que je ne suis pas aussi folle que j’en ai l’air. Qui sait? Peut-être que je n’ai pas l’air folle du tout. Qui sait?

Pas moi.

Peut-être que si je commence à te parler tous les jours au travers le miroir tu finiras par revenir aussi.

Je ne pense pas.

(C’est certainement mieux comme ça, je n’ai pas envie de prendre 10lbs de plus)

(Merci quand même)