vendredi 10 mai 2013

Toi et le ciel


Tu as attendu le ciel bleu de mai. Maintenant que tu l’as presque tous les matins, tu ne sais pas quoi faire avec.

Tu le regardes, tu le contemples, tu le prends même en photo parfois. Les doux souvenirs d’un ciel plus bleu, plus doux et plus tranquille te tardaient.

Les gens souvent oublient de regarder le ciel. Ils oublient tous les rêves qu’il transporte, ils ne pensent pas à tous les souhaits qu’il peut bercer.

Tu as souvent demandé des choses au ciel. Comme les étoiles filantes se font rares, tu te dis : « Le ciel, ça fait pareil ». Tu vas au parc, un samedi après-midi, tu attaches les chiens sur ton petit poteau portatif, tu te couches et tu fixes le ciel. Parfois, quand ton regard se détourne de celui-ci, ta vision est trouble, t’as les yeux plein de soleil, la vie te semble étrangement orange.

La prière est inconnue de ta famille. On ne prie pas chez vous. On ne demande rien et on laisse les choses arriver. Tu as été élevée comme ça ; « La vie donne, la vie prend, pis tu fais avec». Tu as fait tes cours de catéchèse quand même, tes parents, bien qu’impies, ne voulaient pas te séparer des autres enfants. Le concept de Dieu et de Jésus te semblait plutôt absurde, mais bref, tu savais quoi écrire sur ta feuille d’examen pour que le professeur soit content et lors de ta première communion, tu savais ce qui ce passait.

Par la suite, tu as étudié toutes sortes de religions, toutes sortes de croyances mais tu n’en as jamais vraiment trouvé une qui t’apportait entière satisfaction.

Le ciel, ça fait pareil.

Tu demandes au ciel, tu pries le ciel. Quand les jours de mai reviennent et qu’il est plus clément, tu déballes ton sac à souhaits et tu y vas gaiement.

Tu demandes, tu souhaites et tu pries. En silence, plein de ciel dans les yeux.

Tu n’y crois pas vraiment, mais ça te fait du bien. Tu demandes rarement les choses, tu as l’habitude d’aller les chercher, mais quand le tout te semble ridiculement inaccessible, tu te tournes vers le ciel. Même s’il n’exauce rien, au moins, il t’entend.

Tu demandes rarement, mais quand tu désires vraiment quelque chose, seul le ciel peut t’entendre. 

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