dimanche 28 avril 2013

Écrire pour moi


Dernièrement, quelqu’un m’a demandé si j’écrivais pour moi. Cette question se heurte à toutes les parois de mon cerveau depuis ce jour là. Est-ce que j’écris pour moi? D’où vient mon fameux blocage? Pourquoi cet espèce de cercle vicieux qui me ramène toujours en arrière, qui me ramène toujours vers la censure?

Voyez, je pense que j’ai peur. J’ai peur d’écrire et que ça ne marche pas. J’ai peur du regard que les autres pourraient poser sur mes écrits, mes récits, mes histoires. J’ai peur que mon roman soit de la merde. Bref.

Habituellement, je peux canaliser cette peur, en faire une sorte de motivation, mais lorsque cette peur touche mon écriture, je bloque. Pourtant, j’aime écrire, je pense même avoir un certain talent. Je pense être apte à faire de jolies phrases.

Je l’ai toujours dit, mon pire juge, c’est moi. Comme je m’auto-condamne rapidement, je n’ai jamais fait lire mon roman (ou ce qui en reste) à quiconque. Je n’aurais peut-être pas dû en parler. J’aurais peut-être dû garder tout ça pour moi. De cette manière, personne ne m’aurait demander où et rendu le roman et ça ne m’aurait pas mis sur les épaules une pression supplémentaire.

Dernièrement, j’ai revu un ami, lui aussi m’a demandé où était le roman? Cet ami me connait bien, il est un de mes lecteurs aussi. Lorsqu’il m’a posé la question et j’ai eu peine à camoufler un petit rire nerveux.

Nous avons pris la peine d’en parler. De parler de ma peur, de parler de la censure engendrée par celle-ci. Quand j’ai osé prononcer le mot censure, il a pouffé de rire. Pour lui, moi qui se censure, c’était la chose la plus absurde et la plus ridicule qu’il n’avait jamais entendue. Il n’a pas tort mon ami de rire ainsi.

Je me suis rarement posé des questions dans la vie, je laisse les choses arrivées et je les prends comme elles se présentent. Certes, c’est un gros bouillon dans ma tête, mais j’essaie souvent de laisser la place à la voix de l’insouciance. Celle qui fait que parfois j’agis ou je parle sans trop réfléchir. Celle qui fait que je me censure rarement.

Cet ami, aujourd’hui, je le remercie. Merci de m’avoir écouté et merci d’avoir ri de moi. Merci de m’avoir fait réaliser que je devais écrire pour moi. Merci de m’avoir dit cette phrase exacte : « Pourquoi tu n’écris pas comme tu me parles? Là maintenant, toi, assise sur ton divan pas de maquillage. Pourquoi tu n’écris pas comme ça, comme quand tu me parles sans gêne? Parce que maintenant, entre toi et moi, de la censure, il n’y en a pas »

Il a bien raison cet ami. Dans ma vie, je ne me suis rarement censurée pour rien ni pour personne. J’ai eu des coups de tête complètement débiles qui m’ont coutés bien des choses, mais qui m’ont tous, à leur façon, rendue plus riche d’expériences. J’ai souvent dis ce que je pensais tout haut, même au risque de passée pour à côté de la plaque. J’ai su rester moi-même malgré tout.

Moi, sans censure, pas de maquillage, sur mon divan un samedi après-midi. C’est comme ça que j’ai envie d’écrire et j’ai envie de le faire pour moi.

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